Le secteur de la construction en attente d’essor

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Le secteur maintient une croissance stable de ses revenus et reste l’un des principaux moteurs de l’économie polonaise. Les deux tiers des entreprises de construction s’attendent à une amélioration de la situation économique au cours des 24 prochains mois, en partie grâce aux investissements prévus dans les infrastructures à grande échelle, notamment le port de communication central (CPK).

Le rapport fournit une analyse financière complète des 15 plus grandes entreprises de construction polonaises en 2024. Comme les années précédentes, le groupe Budimex reste le leader des revenus, générant plus de 9,1 milliards de PLN, soit 7 % de moins qu’un an plus tôt. Strabag arrive en deuxième position avec 6,7 milliards de PLN (+16,7 % sur un an), suivi du groupe Porr avec plus de 4,0 milliards de PLN (-10,3 % sur un an). Au total, les entreprises interrogées ont enregistré un chiffre d’affaires de 47 milliards de PLN, soit une légère augmentation d’environ 0,7% sur un an.

Le classement met également en évidence les changements nominaux et en pourcentage. Strabag a réalisé la plus forte augmentation nominale (+958 millions de PLN), tandis que PUT Intercor a enregistré la croissance en pourcentage la plus élevée (+32,3% sur un an).

Malgré les pressions sur les coûts et un nombre limité de nouveaux projets, le secteur polonais de la construction a fait preuve de résilience, ayant généralement maintenu des niveaux de ventes moyens. La marge commerciale stable par rapport aux années précédentes confirme encore une fois la capacité de l’industrie à générer des résultats solides. Les grands projets d’infrastructures, en particulier dans les domaines de l’énergie, du CPK et de la construction routière et ferroviaire, devraient rester les principaux moteurs de la croissance du secteur dans les années à venir. Les investissements publics devraient aider les grandes entreprises à stabiliser leur portefeuille de contrats, en soutenant le développement et en compensant partiellement les défis tels que les exigences d’innovation, les coûts d’exploitation élevés et les pénuries de main-d’œuvre.
Łukasz Michorowski, associé et leader du secteur de la construction chez Deloitte.

Rentabilité sous pression des coûts

Le rapport détaille également les résultats nets des entreprises pour 2024. Budimex s’est classée première pour la huitième année consécutive avec un bénéfice net de 623,6 millions de PLN. Strabag a suivi avec 220,3 millions de PLN, tandis que PUT Intercor a pris la troisième place avec 205,7 millions de PLN.

Le bénéfice net moyen de toutes les entreprises interrogées s’est élevé à 90,2 millions de PLN, soit 8,7 millions de PLN de moins que l’année précédente. La marge nette moyenne a atteint 2,9% (0,3 point de pourcentage de moins qu’en 2023), reflétant la nature à forte intensité capitalistique du secteur. Selon le rapport, ce sont les coûts de développement de projets constamment élevés, dus en partie à l’augmentation des dépenses de financement résultant de la hausse des taux d’intérêt, qui ont eu le plus grand impact sur les résultats finaux. Ces coûts de financement compensent les tendances positives telles que la stabilisation des prix des matériaux de construction et les services de sous-traitance.

Les sociétés de construction cotées ont également connu de la volatilité. En 2024, l’indice WIG-Construction a chuté d’environ 11 %. La mi-2024 a été marquée par un affaiblissement de la performance boursière et des sorties de capitaux. Au premier semestre 2025, l’indice a progressé à un rythme similaire à celui du marché dans son ensemble, atteignant des sommets estivaux soutenus par l’amélioration des prévisions de commandes d’infrastructures. Cependant, fin septembre, l’indice a chuté de plusieurs pour cent, reflétant la détérioration du climat économique.

Perspectives et perspectives optimistes

Outre l’analyse économique et financière, le rapport comprend une enquête auprès des dirigeants du secteur de la construction. Interrogés sur les principaux défis des 24 prochains mois, un tiers des répondants ont évoqué les retards dans l’annonce de nouveaux projets d’infrastructure. La disponibilité limitée de main-d’œuvre a été mentionnée par 31 pour cent des personnes interrogées, tandis que 16 pour cent ont souligné l’instabilité géopolitique.

Il a également été demandé aux personnes interrogées d’évaluer les perspectives à court terme (jusqu’à 24 mois) et à long terme (plus de deux ans). Au total, 43 % s’attendent à une reprise économique à court terme, dont 25 % anticipent une amélioration significative. Les deux tiers sont optimistes quant au long terme.

Le sentiment positif est principalement motivé par les attentes d’une augmentation du volume des projets publics et commerciaux (cités par un répondant sur trois), le lancement d’appels d’offres financés par l’UE (18 %) et une reprise du marché immobilier.

Le secteur de la construction a démontré à plusieurs reprises sa capacité à s’adapter aux conditions difficiles du marché. Dans le même temps, elle reconnaît ses atouts et ses opportunités, reflétés dans ses perspectives optimistes. Un sentiment prudent mais positif est renforcé par des indicateurs économiques tels que la stabilisation de l’inflation. Combinés à la reprise attendue des investissements publics, les mois à venir devraient être porteurs de croissance et de nouvelles opportunités pour les entreprises de construction.
Maciej Niemierka, directeur du conseil financier chez Deloitte.

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